RV sur le Pont des Arts .. .



LE JEUNE ET L’ART DANS SA VILLE

Maxime Bouchard, 2006-2007



Le cadre spatio-temporel est en général le cadre de l’intrigue, les lieux de l’action, un espace labyrinthique, l’époque et la durée. C’est tout simplement les lieux de l’action et le moment où elle se déroule.

Pourquoi les quais de Seine, et le Pont des Arts  pour le cadre de notre roman collectif ?
Je me balade sur les quais de Seine et me trouve à côté du pont des Arts à Paris. Je monte sur ce magnifique pont. D'un côté de la Seine on voit la façade harmonieuse et sobre de l'Institut, bâti vers 1670 pour être un collège. Sur l'autre rive, le Louvre, construit depuis le Moyen Âge jusqu'au dix-neuvième siècle : un sommet de l'architecture classique, splendide et équilibré. En amont on voit le haut de Notre-Dame qui n'est peut-être pas la cathédrale la plus attirante, mais sûrement la façade la plus rigoureusement intellectuelle de tout l'art gothique. Les maisons qui longent les quais du fleuve montrent aussi de façon sensée et humaine ce que devrait être l'architecture des villes. En face de ces maisons, sous les arbres, s'alignent les boîtes des bouquinistes où des générations d'amateurs ont donné libre cours à ce passe-temps d'homme cultivé : collectionner les livres. Depuis cent cinquante ans, les élèves des Beaux-Arts passent sur ce pont pour aller étudier les chefs-d’œuvre du Louvre ; de retour dans leurs ateliers, ils discutent et rêvent de faire quelque chose qui soit digne de la grande tradition. Et sur ce pont, depuis Henry James, combien de pèlerins venus d'Amérique se sont-ils arrêtés pour respirer le parfum d'une culture aux racines lointaines, conscients de se sentir au centre même de la civilisation ?




Le héros du roman bien que flou au début, se montre de plus en plus net au fil du temps... Il se dessine
petit à petit et réussit à montrer sa vrai nature, sa valeur, ses goûts, les lieux qu’il aime fréquenter.

Le roman des Lycéens 2014 : le making of du roman 2015

http://tempoecorrespondances2015.blogspot.com

"Tempo è galant'uomo"

Une odyssée romanesque inter-nautique polyphonique 
sous la forme d'une constellation à 5 branches :

http://tempoereconnaissance2015.blogspot.com : le roman hors cadre scolaire 
http://tempoesempervive2015.blogspot.com : le making of du/des roman(s)

 
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 Pas de deux avec le romancier en devenir : 

Si vous souhaitez apporter des modifications à ces chapitres ou tout simplement poursuivre l'écriture du roman, n'hésitez pas à envoyer vos propositions à cette adresse en précisant bien le titre du roman à modifier ou à poursuivre :  

 tempoe@hotmail.fr
 
Les réunions des Comités éditoriaux de lecture 2015 seront consacrées à la composition d'ensemble du roman à partir des projets d'écriture des romanciers internautes lycéens en lien avec les autres branches de cette constellation romanesque en étoile.

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Le premier chapitre


Passage d'enfer. Rien de plus paradoxal que ce nom de rue pour un endroit aussi calme et paisible sorti tout droit d’une autre époque. C’est le Paris préservé, intouchable, qui ne laissera pas indifférent celui qui s’y installera malgré lui. Ses immeubles à deux étages se succèdent dans une myriade de pastels que leurs portes et fenêtres exhibent comme témoins d’un autre temps, ce temps qui permet à la dentellière de Vermeer de s’asseoir un banc devant sa porte pour profiter des derniers rayons de soleil, ce temps où les enfants lancent les toupies, ce temps où les enfants roulent le cerceau des toiles de Bruegel.

Nathan chercha longtemps la rue, puis se retrouva tout à coup isolé du bouillonnement cacophonique du Boulevard Raspail, au milieu d’un arc-en-ciel de coloris fantaisistes. Une lumière éclatante jaillissait des persiennes vert corail et longeait le mur vieilli par le temps. Toutes ces couleurs donnaient un aspect féerique à cette rue. Les lanternes désuètes n’allaient pas tarder à s’allumer. En ce début de soirée d’automne, le froid se faisait sentir, le soleil avait hâte de se cacher, lendroit était désert. Tout semblait déjà endormi. Pas un arbre dont les feuilles viendraient perturber l’harmonie de cette ruelle où les couleurs seules régnaient.

Nathan n’en croyait pas ses yeux, émerveillé. Se serait-il trompé de passage ? Cet appartement situé dans le « Passage d’Enfer » qu’il avait eu tant de mal à accepter se trouverait-il ici ? Dans ce petit coin de paradis, de bonheur, d’enchantement ?

Aussi, se décida t-il de chercher le numéro 27, où il logerait durant son passage à Paris. Les vieux pavés sous ses pieds, usés par le temps, semblaient s’agiter et frémir à l’idée de recevoir un nouvel habitant, depuis le temps que personne n’avait emprunté cette rue. Pas un chat, pas un enfant, aucune trace de nature. Simplement le passage d’enfer. 

A suivre sur  http://tempoecorrespondances2015.blogspot.com

Nouvelle adresse en 2015 : http://tempoecorrespondances2015.blogspot.com

"J'ai essayé de vous apprendre à éprouver un petit frisson de satisfaction artistique, à partager non point une émotion des personnages du livre, mais les émotions de son auteur. Les joies et les difficultés de la création. Nous n'avons pas glosé autour des livres, à propos des livres, nous sommes allés au centre de tel ou tel chef-d'œuvre, au cœur même du sujet."
Vladimir Nabokov

http://tempoereconnaissance2014.blogspot.com

Correspondances 2014 (titre provisoire)



Photo et texte de Marcio (2de 3 2013-2014)


Passage d'enfer. Rien de plus paradoxal que ce nom de rue pour un endroit aussi calme et paisible sorti tout droit d’une autre époque. C’est le Paris préservé, intouchable, qui ne laissera pas indifférent celui qui s’y installera malgré lui. Ses immeubles à deux étages se succèdent les uns les autres dans une myriade de pastels que leurs portes et fenêtres exhibent comme témoin d’un autre temps. Le temps qui permet à la dentellière de Vermeer de s’asseoir sur un banc sous le seuil de sa porte pour profiter des derniers rayons de soleil. Le temps où les enfants lancent les toupies, le temps où les enfants roulent le cerceau des toiles de Bruegel.

Nathan chercha longtemps la rue, puis se retrouva tout à coup isolé du bouillonnement cacophonique du Boulevard Raspail, au milieu d’un arc-en-ciel de coloris fantaisistes. Une lumière éclatante jaillissait des persiennes vert corail et longeait le mur vieilli par le temps. Toutes ces couleurs donnaient un aspect féerique à cette rue. Les lanternes désuètes n’allaient pas tarder à s’allumer. En ce début de soirée d’automne, le froid se faisait sentir et le soleil avait hâte de se cacher. L’endroit était désert. Tout semblait déjà endormi. Pas un arbre dont les feuilles viendraient perturber l’harmonie de cette ruelle. Les couleurs régnaient en maître.

Nathan n’en croyait pas ses yeux. Il était émerveillé. Se serait-il trompé de passage ? Cet appartement situé dans le « Passage d’Enfer » qu’il a eu tant de mal à accepter se trouverait-il ici ? Dans ce petit coin de paradis, de bonheur, d’enchantement ? Aussi, se décida t-il à chercher le numéro 27, où il logerait durant son passage à Paris. Les vieux pavés sous ses pieds, usés par le temps semblaient s’agiter et frémir à l’idée de recevoir un nouvel habitant, depuis le temps que personne n’avait emprunté cette rue. Pas un chat, pas un enfant, aucune trace de nature. Simplement le passage d’enfer.


A suivre..


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Un lieu parisien : Le Pont des Arts par Maya (2de1 2013-2014) 


Propositions de ré-écriture :  Etes-vous capables d'aider Maya à relire son texte ?
cf. la rubrique De l'écriture à la ré-écriture

A transposer à la 3ème personne en vue de la construction d'un personnage 





Photos de Maxime (2de 3 - 2008) :  le lycéen et l'art dans sa ville


Le Pont des Arts, lieu qui symbolise le rayonnement culturel de la France dans le monde. Lieu qui attire aujourd’hui les peintres, les dessinateurs, les photographes. Lieu rempli de secrets mystérieux et amoureux. Il m’arrive parfois de m’y hasarder, me promener sur les quais de Seine, où s’alignent les boîtes des bouquinistes où des générations d’amateurs ont collectionné des livres, donnant libre cours à ce passe-temps d’homme cultivé, par un temps splendide et ensoleillé, ou encore par un jour nuageux et qui jette sur Paris ce manteau de mystères dont raffolent les romantiques.

Le Pont, première passerelle métallique de la capitale, nous charme avec ses sept arches suspendues au-dessus de l’eau scintillante [mais à la fois] opaque de la Seine, ses indémodables lampadaires qui nous ramènent dans les années 1980, surplombant les péniches colorées amarrées, qui attendent patiemment d’être mises en route pour ensuite joyeusement parcourir le long cours d’eau tranquille du fleuve.

Perpétuellement [comble de] touristes, d’amis, de couples, le Pont des Arts est devenu l’un des endroits les plus célèbres de Paris. Je me souviens encore du temps où le Pont était simplement un moyen de relier les quais Malaquais et Conti. Du temps où les parapets grillagés de la passerelle n’étaient pas ensevelis sous des montagnes de cadenas, mais simplement décorés de-ci de-là de ces derniers. Du temps, où ce pont ne se distinguait pas des autres. Évidemment, aujourd’hui, se promener sur les bords de Seine, flâner sur le Pont, admirer le point de vue unique que nous délivre cette position, ce point du monde où l’on embrasse à la fois les quais aux bouquins, les Tuileries, la butte latine jusqu’au Panthéon, la Seine jusqu’à la Concorde, avec en aval, le Pont du Carrousel, et en amont, le Pont-Neuf. Par la suite, se balader sur l’île de la Cité, admirer Notre-Dame de Paris et déguster une glace chez Berthillon, tout cela reste encore un plaisir. Cependant de savoir que le Pont n’est plus un petit lieu secret d’amoureux, mais une visite incontournable de tous les touristes du monde, ceci brise le charme de l’endroit, et rend les beaux souvenirs de moments passés-là très lointains et irrécupérables.

Je me rappelle encore du cadenas que j’y avais accroché il y a quelques années, avec mon premier grand amour. Une magie caressante régnait, une volupté sans pareille m’enveloppait, le doux clapotis de l’eau en dessous de nous me berçait, et le faible souffle du vent, qui de temps à autres prenait vie, me chatouillait les cheveux. Je me sentais prête à braver le monde, Paris s’étendait à mes pieds, l’Institut, le Louvre, le haut de Notre-Dame me souriaient.

Tels deux enfants, nous étions allés acheter un cadenas doré chez un serrurier non loin de là, dans la rue Mazarine, et [nous] l’avions gravé de nos initiales, et de l’inéluctable « je t’aime ! » des tourtereaux. Après l’avoir accroché à un parapet de la passerelle, celui juste au milieu, face à l’île de la Cité si je me souviens bien, nous avions jeté la clé dans la Seine, la regardant couler jusqu’à ce qu’elle soit engloutie par les profondeurs, scellant à tout jamais notre promesse, notre preuve d’un amour éternel.

Hélas, toutes choses ont une fin, et une forte mélancolie me gagne quand je pense à tous ces moments uniques, et intimes. Aujourd’hui, en déambulant sur la passerelle, resserrant mon manteau autour de moi contre l’air glacial qui règne, je peux voir en l’espace de quelques minutes des dizaines de couples, se jurant fidélité et amour pour le reste de leurs vies ; amants, enfermant leur secret dans les petits boîtiers métalliques ; ou encore des meilleures amies, toutes émues ou riant aux éclats, scellant leur affection et camaraderie d’un geste fraternel. Je me surprends parfois dans mes rêveries, pensant à toutes ces personnes, ce grouillement incessant de fourmis qui offrent un spectacle passionnant à déchiffrer. Pour avoir connu l’intime et unique atmosphère de « l’ancien » Pont, cette masse d’individus m’apparaît comme ridicule, superflue. Je suis désillusionnée.

Aujourd’hui, les grillages croulent sous le poids des cadenas, l’on ne peut même plus les discerner les uns des autres, la pratique s’est répandue à la Passerelle Léopold-Sédar-Sengher, ainsi qu’au Pont de l’Archevêché, certains en sont même arrivés à braver les interdits, et /  accrocher des cadenas sur les lampadaires bordant le Pont des Arts. Cet agglomérat de couleurs vives se mélange dans un magma confus, les cadenas originaux, maintenant rouillés, et sales, semblables à des ancêtres oubliés par le temps, sont recouverts par des dizaines de nouveaux ; c’est à celui qui sera le plus coloré, le plus atypique. Des pans entiers de parapets ont été enlevés, remplacés par de laides barricades en bois. Des centaines de secrets, de promesses ont été arrachées ; les cadenas du Pont des Arts : victimes du poids de l’amour.


A suivre..
 



Le début de roman  de Victoria (2de 3 2012-2013)

Propositions de ré-écriture :  
cf. la rubrique De l'écriture à la ré-écriture

La lumière d’une matinée de printemps luisait sur Paris qui se réveillait dans un étirement de douceur du Champ de Mars aux Tuileries. L’enchantement de la ville qui s’éveille entrait dans les immeubles, faisant chanter chaque monument, [et] chaque rencontre[,] . Il[et] illuminait les appartements [d’une] de la sainte candeur du matin, reine des faux espoirs et de promesses d’une vie passée. C’est ici, dans ce beau décor que notre héros, Fabrice Moiret entreprend son apprentissage de jeune écrivain en herbe, mêlant la débauche d’une vie d’adolescent parisien, à une vie future idéalisée d’homme libre et reconnu, la tête sur les épaules mais toujours les yeux regardant en l’air pour renifler l’air épais et corrompu d’une ville pleine de rêves.
Ce jeune homme plein d’espoir partit de son appartement d’un pas élancé pour rejoindre son ami et mentor d’excellence, François Chabert avec qui il dégustait de délicieuses pâtisseries tous les samedis matin, à 9h pile, Chez Carette, café renommé pour régner sur la place des Vosges tel un phare émanant de pureté et de raffinement dans ce lagon douteux qu’est Paris. Il arriva, le menton haut, la cravate serrée sur son cou transpirant d’altière fierté et d’aspiration de jeune premier. Il salua François et comme tout les samedis la discussion commença [avec l’entrechoquement] des points de vue de ces deux âmes philosophes certaines de la validité de leurs paroles. François connaissait bien Fabrice et savait ce qui enflammait son argumentation : la remise en question de l’art et des intentions de l’écrivain. La joute verbale des deux amis battait son comble et François, jouant sur son expérience d’artiste indépendant de trente-cinq ans, tentait de troubler le jeune homme avec une certaine malice de personne qui a vécu et vu. Ils se décidèrent à partir à onze heures et demie, heure décisive pour le jeune homme car lorsque qu’il poussa la porte grinçante de ce noble emblème touristique de saveurs il vit l’objet de son admiration : Joël Pommerat, dramaturge et metteur en scène contemporain. Fabrice, pris d’une douce euphorie d’admirateur secret, intercepta l’artiste dans un mouvement brusque et déterminé [finissant en] étreinte non préméditée.
La bête de théâtre plongea un regard profond dans les yeux de Fabrice et lui demanda de retirer ses mains de sa veste qui était aussi noire que son café. L’adolescent s’excusa platement sous les yeux amusés de François qui embobinait son écharpe satinée autour de son cou et des ses frêles épaules. Le dramaturge étouffa un soupir lorque Fabrice lanca :
--« Puis-je vous poser une question ? »


L’enchantement de la ville qui s’éveille entrait/.../ illuminait : la personnification de l'enchantement sujet de verbes d'action, à revoir, peut-être...

, [et] chaque rencontre[,] . Il[et] illuminait les : question de rythme

[d’une] de la sainte candeur du matin : "d'une saine candeur" ou "de la saine candeur du..."

[avec l’entrechoquement] : avec/ lourd ; entrechoquement : vocabulaire à revoir peut-être... Vous pouvez trouver mieux.


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Proposition de Chloé pour le chapitre initiatique (2de3 2012-2013)
cf. Rubrique Le chapitre initiatique

(Réflexion/réflection "sur l'eau" à la suite d'une étude de Pierre et Jean de Maupassant axée sur le thème du double en lien avec le conte "Sur l'eau")

Le visage du jeune homme était flou et tremblant.
Cependant, ses yeux d'un bleu immaculé semblaient déterminés par la confusion de l'image trouble.

Le jeune homme se rendit compte qu'il avait cette habitude de contempler son visage, reflété dans l'eau claire de la piscine. Les carreaux blancs sous l'eau relevaient d'un teint de fraîcheur printanière et mettaient en valeur le rond visage joyeux du jeune homme. Comme tous les jeudis soirs, le jeune homme passait des heures à nager dans cette piscine : deux heures à méditer, ses pensées rythmées par ses mouvements exécutés avec régularité et détermination. Cette piscine avait pour particularité ses vastes vitres qui offraient une vue panoramique sur Paris, depuis le 19ème étage où elle se situe.
Cette fois, il était seul. Seul avec ses pensées, seul avec Paris nocturne. Il n'entendit rien que sa respiration, et était choqué par la parfaite synchronisation de ses mouvements fermes, comme s'il n'avait jamais prêté attention. Il fendait l'eau, avec ses mouvements précis et réfléchis, il s'étendait, il prenait la place. Car oui, cette nuit-là, il était seul. Seul avec lui-même. Il est 21:30. Les feux s'allument et la piscine s'illumine progressivement par ses lumières dorées et flamboyantes. Ce fut comme si le rideau du spectacle s'était levé. Il entendait des applaudissements, des sifflements. Or, il n'y avait pas de public. Ce jeune homme était seul cette nuit-là. Tout en nageant, il monta sur scène, et s'inclina. Tout se passait dans sa tête, tout. Une fois sur scène, il se sentit seul. Il était soulagé de ne pas sentir le poids du regard des autres, le poids de leurs jugements, de leurs mots perçants. Son coeur se remplissait d'une satisfaction que seule cette libération pouvait procurer. Il se mit à nager plus vite.
Lorsqu'il tourna la tête, il vit Paris comme il ne l'avait jamais vu. Il vit un corps brillant; un feu nourri de fausses promesses et d'opportunités compromettantes. Une rivière de blâme, qui semblait déborder par moments. Et soudain, il arrêta sa nage. Il cria : "Paris, à nous deux maintenant !" telle une prière ambitieuse, avec une voix qui semblait porter jusqu'à la mer.
Il fit un petit mouvement de recul en entendant ses mots, son défi résonner. Mais, presque immédiatement, avec un sourire soulagé et malicieux (ou "une sourire soulagé et malicieux aux lèvres"), il marcha la tête haute et le dos bien droit et se dirigea vers la sortie.
Ses mots résonnèrent encore, mais personne n'était là pour entendre.
Ce jeune homme s'appelait Tango.
Il était seul cette nuit-là, seul avec lui-même.


Expérience d'écriture automatique d'Eloïse (2de 3 2012-2013)

Propositions de ré-écriture : 
cf. la rubrique De l'écriture à la ré-écriture

 La cascade d'argent coulait tranquillement sur les roches à moitié brisées où les oiseaux bleu nuancés chantaient à pleine voix l'amour qu'ils se portaient mutuellement et ils se regardaient d'un air apaisé comme si la lune avait enfin rencontré le soleil et que la nuit avait enfin connu le jour. La nuit de ses milles miroirs apportait de la clarté sur nos maisons à moitié éclairées. Dedans, une vision typique d'une famille avachie devant la télévision [étant] tels des zombies à la recherche d'une proie. Leurs regards étaient perdues et vides et leur visages [étaient] éclaircis par la lumière aveuglante du carré électrique. Le rêve étant une image abstraite de ce que l'on souhaite quand nous sommes conscients n'est qu'un espoir de plus ou de moins dans nos vies monotones et sans actions. De son côté la forêt qui était recouverte d'un manteau de velours vert anglais était musicale et orchestrée par les oiseaux nomades et [par] les animaux perdues dans le cadavre de leur proie. Le soleil de son jaune aveuglant saupoudrait notre peau d'une lumière atypique. Cachée de temps en temps par des nuages traîtres, il se débattait pour pouvoir ne serait-ce que faire passer un rayon de soleil. C'était une bataille de lumière. La feuille accrochée était la dernière survivante à un automne infernal. De ses nuances passant de la couleur feu au vert pomme, elle laissait couler au milieu de sa structure une goutte d'eau solitaire. Elle était timide et apeurée par peur de s'éclater à la fin de son voyage interminable. Allait-elle tomber sur un passant innocent ou sur un oiseau voyageant? Elle l'ignorait. 


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Proposition d'un story-board par Mathilde (2de 3 2013-2014)

cf. La rubrique : Le story-board


Première partie

I - Authentique
II - Anamorphose
III- Sourire
IV - Abstrait
V - Au fusain
VI - Une grisaille
VII – Enfance
VIII – Tel à l'origine !
IX – Montmartre
X – L'imperceptible
XI – Un oubli peut-être
XII – Reproduction
XIII – Délicatesse

Deuxième partie :

XIV – Rencontre
XV – Demain dès l'aube
XVI – Voyage
XVII – Induction
XVIII – XIX – Ignorance
XIX – Avec plaisir

D'autres propositions des 2des3 2013-2014 suivront...

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Synopsis collectif  (2de 3 2013-2014)

(sur le modèle du jeu surréaliste du "Cadavre exquis" 2013 à partir des titres de chapitres des synopsis de chaque élève de la classe à la suite d'une étude de Pierre et Jean de Maupassant axée sur le thème du double en lien avec le conte "Sur l'eau")

Errance
Cette délicatesse imperceptible
Le tableau
La route vers l'infini
Page blanche
Bonheur
Mon âme soeur
Ripples dans un étang vide
La petite bille rouge
Un jour d'été
La foule monochrome
Le rêve maudit
Le bronzage s'efface
La fin de Rodriguez
Voyage perdu
Le soleil se couche
Un colis
Avion
Une rencontre mystérieuse
Génie caché
Une nouvelle destination 


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 Story-board proposé par Elsa (2de 1 2013-2014)

Chapitre 1 : «  C’est une histoire de métros »

Le personnage principal se nomme Avner, il n’a pas réellement eu d’enfance. On réalise que s’il parle de sa mère, le personnage maternel est « fictif » la mère dont il cite les paroles dans ce premier paragraphe n’existe pas, elle est le fruit de son imagination et de ses désirs.

 « Mon fils est né. Emerveillement. On me demande. Comment s’appelle-t-il ce petit bonhomme ? Je m’entends dire :”Avner”. Et c’est vendu « Avner”, répète la sage femme qui emporte mon petit ange  avec énergie dans ses bras métisses, pourvu qu’elle ne lui fasse pas mal. Pour les premiers soins, mon fils est escorté par son père. Et j’ai le sentiment magique que ça y est, il y a encore quelques instants, ce petit nourrisson, avec son charmant petit nez et ses  yeux de chat gris bleu, étaient en moi et désormais il a marqué le départ de la longue route de sa vie. Mon mari lui chante des chansons. Il entend, pour la première fois, de douces notes de la voix d’un père aimant. Je suis encore un peu sonnée, il est quinze heures et je n’ai pas encore déjeuné. Mais je n’ai pas faim, je me suis nourrie d’émotions. Quand les infirmières me lisent le menu du jour, les mots me paraissent une mélodie. Je hoche la tête, je verrais bien ce que l’on m’amènera sur ce plateau jaune d’hôpital, de toutes les manières, la seule chose que j’ai envie de faire, c’est de m’octroyer un peu de temps avec mon joli petit souriceau.
Son visage est fin. Ses mains toutes petites. Je suis admirative de son inlassable énergie. Je plane sur un nuage de bonheur. »

On sait qu’Avner n’a pas connu sa mère et que son père a rencontré sa nouvelle épouse dans un métro : une femme superbe.


Chapitre 2 : « Le dimanche de la pensée »

Rencontre avec un enfant rêveur ; Lire dans les yeux pétillants de cet enfant, le cheminement du bonheur. Un enfant que l’on détache de ses parents.


Chapitre 3 : « Le violoniste aperçu »

Rencontre du musicien égaré (ajouter des sensations, commentaires concernant le regard des autres voyageurs, leurs questionnements.) « Vide comme une partition dénudée. »

Chapitre 4 : « Brillante étoile »

Introduction au personnage de Laure. Jeune fille très mince, intelligente, danseuse étoile sans égal. Souplesse et charme ; elle fait briller les yeux. Ses mouvements surprennent autant qu’ils fascinent. (Ficelle : http://unsouffledeugenie.blogspot.fr/2013/11/ficelle.html)

Chapitre 5 : « La plume »

Rencontre avec un écrivain. Eloge du papier.
« Je ne trempe pas ma plume dans un encrier mais dans la vie. » Blaise Cendrars

Chapitre 6 : « L’ancien usage »

Un jeune intellectuel pédant s’adresse à lui parce qu’il a aperçu un livre d’André Gide dans son sac. Une correspondance épistolaire commence entre ces deux jeunes gens intelligents. Avner moque celui qui se fait appeler « Seigneur » mais qui n’est autre qu’un Dom Juan peu respectable qui se cache dans la culture et la préciosité du langage.

Chapitre 7 : « Notre Dame de Paris »

La rencontre d’un lieu cette fois-ci. Notre Dame si digne et belle provoque de réels questionnements et chamboulements dans la vie d’Avner. A l’entrée alors qu’il essaie de dépasser les touristes qui font la queue, on l’expulse de la queue avec violence à l’entrée. Il reviendra quelques heures plus tard dans l’édifice merveilleux.

Inspiration : « Notre Dame » de Gerard de Nerval

Chapitre 8 : « Khâgne en sucre »

Rencontre avec un professeur de Khâgne. Avner évoque son lien avec son père et la façon dont celui ci est intéressé et dévoue à l’avenir empli de sucés de son fils bien-aimé.
Impossibilité de créer un lien. Alors qu’il est immobile et pensif, le professeur parvient à le faire rire. Il fait son métier par passion, amour de la littérature, désir de transmission. « Ce qu'on ne partage pas est voué à l'oubli. »

Chapitre 9 : « Caste souterraine »

Une « aristocrate ratée » avec ses valises de marques chères. Les escarpins sont peu adaptés. La femme ressent de la honte, elle aimerait être la plus belle.

Chapitre 10 : « Astrid, princesse norvégienne. »

Rencontrée dans un train partant d’Oslo. La beauté incarnée, elle n’adresse pas la parole au personnage ni ne lui accorde un sourire ou un coup d’œil gracieux ce qui le place dans un désarroi monstrueux. Elle a la voix douce comme un murmure. Inacessibillité, charme d’une jupe. Astrid boit du vin dans une gourde transparente.

Chapitre 11 : «  Eugénie, nouvelle impératrice. »

Une amie d’enfance qui a ligoté Avner dans une armoire lorsqu’ils avaient 8 ans. Eperdument amoureuse d’un personnage qu’elle décrit comme taciturne et dépressif alors qu’il est depuis longtemps sorti de sa coquille, il se laisse séduire par la vérité de la jeune femme.
Fleurs. Poésie. « La lyre du poète » Eugénie a une autorité naturelle et elle s’intéresse beaucoup à la psychanalyse.

Chapitre 12 : « La jouissance d’un homme en cravate »

Satisfait et accompli. Il arbore l’élégance et un sourire radieux. Incroyablement normal. Ce personnage marque Avner par sa grande taille, son doux parfum, la façon dont il parle de ses enfants dans le combiné du téléphone avec sa femme.

Inspiration : « Vous me dégoûtez tous, avec votre bonheur ! Avec votre vie qu'il faut aimer coûte que coûte. On dirait des chiens qui lèchent tout ce qu'ils trouvent. Et cette petite chance pour tous les jours, si on n'est pas trop exigeant. Moi, je veux tout, tout de suite, et que ce soit entier ou alors je refuse ! Je ne veux pas être modeste, moi, et me contenter d'un petit morceau si j'ai été bien sage. Je veux être sûre de tout aujourd'hui et que cela soit aussi beau que quand j'étais petite ou mourir. » (Antigone de Jean Anouilh)

Chapitre 13 : « Samson : Sans sons. »

La rencontre miroir. Quelle jouissance que de trouver quelqu’un comme soi. On associe un côté assez féminin au personnage mystérieux, qui malgré son regard perdu connaît sa direction. Samson est un acteur, il porte beaucoup d’attention à Avner. Il y a un monde entre ce qu’il dit et ce qu’il pense. Cette rencontre est due à une tendre amie que les deux garçons ont aimée.

Lettre d’Avner au présumé Samson :
« Je t'ai appelé ainsi, parce que notre rencontre a été sans sons, sans bruits et que je n'ai pas la moindre idée de ce que pourrait être ton nom. »


Chapitre 14 : « L’albatros »

L’enfant rêveur : enfant surdoué se plie aux commodités des adolescents de nos jours. Il n’admet plus sa différence, sa créativité ainsi sa démarche change. Peut-être Avner a t-il changé lui aussi.


Dés lors qu’Avner accepte qu’il ait changé, on choisit de ne pas s’intéresser à son évolution. Quelqu’un lui a dit qu’il ne fallait plus regarder le monde du métro.


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Tempo è correspondances 2014 : Le roman inter-nautique des Lycéens





Le Moving Art ou la rencontre entre art et surprise pour les "Théâtres en présence(s)" romanesques en "cercles/fictions" .

Entreprendre pour apprendre "En lisant, en écrivant" à l'école du spectateur, aujourd'hui : de la lecture à l'écriture d'histoires de rencontres inter-nautiques sur http://tempoecorrespondances2014.blogspot.com, la branche lycéenne de l'installation romanesque sous la forme d'une constellation en étoile à la recherche d'une esthétique contemporaine.


. ."Tempo è galant'uomo" . .


"Le temps lui-même est une forme", Roland Barthes